Lettres de mission : Attention, danger !

samedi 22 mars 2008
par  sudeducationalsace
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Une analyse de SUD Education Alsace sur l’instauration de lettres de mission dans le secondaire, mise en place qui sera généralisée dans l’académie dès l’année prochaine, et au niveau national très bientôt ! A lire et diffuser ! La version intégrale du tract, ainsi qu’une pétition à faire circuler et signer, sont disponibles en pièces jointes.

Un abus de langage fréquemment répandu par les médias confond tout changement, toute « réforme », avec un nécessaire progrès1. Dans le contexte actuel d’offensive libérale, il s’agit plutôt d’une attaque en règle des acquis (et non des « privilèges » comme le répètent à l’envi les journaux), entérinés à l’issue de la deuxième guerre mondiale et faisant suite aux propositions du Conseil national de la résistance2.


Aujourd’hui, la fonction publique en général et pour ce qui nous concerne l’Education nationale sont victimes de ces « réformes ». En s’appuyant sur la loi d’orientation et de programme pour l’avenir de l’Ecole du 23 avril 2005 (BOEN n° 18 du 5 mai 2005), les chefs d’établissement de l’Académie de Strasbourg sont amenés depuis cette année à « proposer » aux personnels une lettre de mission en avançant l’argument d’une reconnaissance personnelle qui reviendra à atomiser le traitement des carrières et rendre quasiment impossible toute revendication collective.


Le système actuel appelle certes de nombreuses améliorations et SUD-éducation souhaite de profonds changements concernant le métier d’enseignant, mais l’orientation des nouvelles mesures actuellement mises en place va totalement à l’encontre de notre idée d’un service publique d’éducation républicain et égalitaire.


SUD-éducation Alsace entend ici les dénoncer et informer nos collègues des logiques à l’œuvre qui, pour l’instant sur la base du volontariat, vont radicalement transformer le métier d’enseignant ; et ce, non pas pour le bien des personnels, ni pour celui des élèves, puisque nos conditions de travail vont se dégrader au (faux) prétexte de gagner en efficacité, avant de voir pointer l’argument de la rentabilité (termes empruntés au vocabulaire managérial).


Il est encore possible de réagir dans tous les établissements « pionniers » qui commencent cette année à « proposer » la lettre de mission.


. Débattre : Nous appelons nos collègues à organiser des heures d’information syndicale pour informer les collègues sur la réalité de ces nouvelles pratiques.


. Alerter : Dans les établissements où le chef d’établissement a entamé des propositions individuelles de lettre de mission auprès de collègues susceptibles d’accepter, demander à ce que le débat soit mené de façon collective et dénoncer toute proposition faite en aparté, ce qui constitue en soi un moyen de faire pression sur l’enseignant.


. Refuser : Ne pas signer les lettres de mission ; lancer une pétition à faire remonter à l’Inspecteur d’Académie dénonçant le dispositif.

La pétition, et le tract complet, avec tableau comparatif entre la situation actuelle, les changements induits par l'instauration des lettres mission, et les propositions de SUD Education en la matière, sont disponibles et imprimables ici : 

http://www.sudeducalsace.info/ecrir... ;id_article=392

1 Sur cette terminologie, cf. Alain BIHR, La novlangue libérale. La rhétorique du fétichisme capitaliste, Lausanne, Editions Page Deux, 2007, notamment pp. 179-183.


Documents joints

Pétition
Tract

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