Liberté d’expression : communiqué suite au procès de la Feuille de chou

mardi 14 juin 2016
par  sudeducationalsace
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Ce jeudi 2 juin s’est tenu le procès de Jean Claude Meyer en tant que directeur de publication de la Feuille de chou pour « avoir tenu des propos portant atteinte à l’honneur et à la considération de Jean-Claude Bournez », chef de la Mission Rom de la Ville de Strasbourg, dans deux articles publiés en décembre 2014.


Rappel concernant les articles mis en cause :
Aujourd’hui, nous avons décidé que notre voix serait celle de La Feuille de chou


Jean-Claude Meyer n’a eu de cesses, à la barre, d’expliquer que les publications de la Feuille de chou ne visaient pas à incriminer Jean Claude Bournez mais à dénoncer la politique de la ville que le chef de la mission Rom met en œuvre sur le terrain tout en reconnaissant ne pas être en mesure de savoir si ce dernier dépassait les consignes qui lui étaient données ou les appliquait à la lettre.

Deux personnes citées par la défense ont apporté des témoignages édifiants de menaces et pressions multiples émanant de la mission Rom de la ville envers des roms et des travailleur.se.s social d’association ou même la rédaction de Rue89 Strasbourg.

Pour justifier de la rigueur de son travail, le plaignant et son avocat ont expliqué, à plusieurs reprises, avoir trouvé des solutions pour reloger les familles dont il est question dans les articles...mais à des dates bien postérieures à la publication...et alors qu’un témoignage écrit d’une personne les ayant accompagnées plusieurs fois dans les locaux de la mission Rom affirme qu’ils en avaient été chassé à des dates antérieures à la publication.

Jean Claude Meyer est donc bien un lanceur d’alerte et, comme l’a dit son avocat, ce procès résulte d’un « hiatus entre un discours humaniste tenu par la municipalité et la réalité des faits ». Si la plainte déposée contre Jean Claude Meyer l’a été par Jean Claude Bournez à titre privé, c’est bien la ville de Strasbourg qui s’en est pris à la liberté d’expression de la Feuille de chou.

Il est à noter que l’avocat du plaignant fera plusieurs fois référence à des termes comme « camp de concentration moderne » et « gardes chiourmes » qui auraient été écrits par Jean Claude Meyer pour dénoncer l’Espace Hoche (voir reportage Sud Education Alsace), expliquant : « il faut que Jean Claude Meyer comprenne que cela ne se dit pas quand on se prétend journaliste ». L’avocat de la défense démontra que les expressions citées ne se trouvent pas dans les articles incriminés mais dans les DNA. La devise de la Feuille de chou « ce qui n’est pas dans le Journal est dans la Feuille de chou » s’en est trouvée toute retournée !

La décision de la cour ne sera annoncée que lors d’une nouvelle audience le 5 juillet. Sud Éducation Alsace et Solidaires Alsace seront encore à cette occasion aux côté de Jean Claude Meyer pour lui exprimer tout leur soutien.


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