Déclaration liminaire du syndicat Sud Education Alsace à la CAPA des recours sur appréciations finales le 17 janvier 2019

vendredi 18 janvier 2019
par  sudeducationalsace
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Notre commissaire paritaire a siégé comme observatrice à la CAPA des recours sur appréciations finales mises en place avec le PPCR. Plus que jamais nous dénonçons cette nouvelle forme d’évaluation d’inspiration néo-libérale.
Un compte-rendu de cette CAPA sera publié prochainement.

C’est dans un contexte social très tendu que s’ouvre cette CAPA : mouvement des Gilets Jaunes et des Stylos rouges, contestation des réformes des lycées imposées par un ministre qui tente de museler la voix des enseignants et par une administration qui cherche à astreindre les premier•e•s concernés, les lycéen•ne•s, au silence. C’est également dans les prochains jours que les lycéen•ne•s des classes de terminale pourront saisir leurs vœux sur Parcoursup dont on entrevoit déjà le fiasco 2.0.

Concernant l’évaluation de enseignants, nous l’avons dit par le passé et nous le redisons aujourd’hui : cette réforme, mélange d’avancées minimes et de renforcement d’une logique de mise en concurrence des collègues, ne peut être satisfaisante.

Si elle permet enfin à tous d’être évalués au même moment de leur carrière, elle reste en revanche une évaluation hiérarchique dont le principal objectif est de mettre en place des avancements de carrière différenciés en fonction d’un mérite supposé évalué à partir d’une grille de compétences très contestable, qui évalue des savoirs-être – qu’est-ce qu’un savoir-être ? Un savoir-plaire-au-prince ?.

Par ailleurs, nous constatons sur le terrain depuis septembre 2017 que la mise en place des rendez-vous carrière, plus solennels que les inspections du passé, renforce encore le stress face à l’évaluation des collègues. En effet, ceux-ci sont sommés de se vendre auprès de leur hiérarchie pour espérer figurer parmi les 30% « d’élus » qui gagneront 6 mois d’ancienneté dans leur échelon. Le jeu en vaut-il la chandelle ?

Cette logique est encore renforcée par la création de la classe exceptionnelle, dont on fait miroiter l’accès aux collègues.
Quant à l’amélioration de l’accompagnement des personnels décrétés en difficulté, nous restons dans l’expectative, tant les retours qui nous parviennent font état de procédés infantilisants, normatifs et générateurs de mal-être et souffrance au travail. Autant dire que ce mode d’évaluation semble servir avant tout à récompenser pour sa fidélité une supposée élite professorale plus ou moins inféodée à sa hiérarchie.

Notre organisation syndicale revendique encore et toujours l’avancement unique pour toutes et tous au même rythme et déconnecté de toute forme d’évaluation hiérarchique ainsi que l’évaluation-conseil par les pairs, notamment pour les collègues qui rencontreraient des difficultés.

Si nous siégeons aujourd’hui, c’est pour observer les opérations de révisions d’appréciations finales et constater les effets d’une logique d’évaluation très arbitraire pour les personnels.
Et nous terminerons avec cette question : quelle sera la politique mise en œuvre dans notre académie à l’encontre des collègues qui refuseront de se soumettre à cette procédure infantilisante des rendez-vous carrière ? Leur choix sera-t-il respecté ou leur imposera-t-on inspection et entretiens malgré tout ? Seront-ils sanctionnés d’une façon ou d’une autre pour leur refus de concourir à cette ridicule mise en concurrence entre collègues ?


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