Des personnels du collège Kennedy ont observé une minute de silence ce jeudi 3 octobre, jour des obsèques de Christine Renon, directrice d’école de Pantin. Cette collègue a mis fin à ses jours le samedi 21 septembre en laissant une lettre, publiée depuis, qui expliquait les raisons de son acte. Au-delà de l’émotion que suscite toujours le suicide d’une collègue sur son lieu de travail, nous avons été nombreux à nous reconnaître dans cette souffrance dont elle essayait d’expliquer les causes. Nous vivons également, ou nous avons déjà vécu, les difficultés liées à des incidents dans ou aux abords du collège, les tâches administratives absurdes, les moyens insuffisants pour mener à bien nos missions de service public et les rapports parfois difficiles avec l’institution entre injonctions contradictoires, infantilisation et, parfois, abandon. Nous avons voulu associer à ce moment de recueillement la mémoire de deux autres enseignants qui ont mis fin à leurs jours cette année : Jean Willot, victime d’une plainte abusive de la part d’un parent d’élève et Jean Pascal Vernet convoqué à un entretien avec son inspection académique lors duquel on lui a remis un arrêté de suspension parlant de « mise en examen » avant qu’on se rende compte, trop tard, qu’il s’agissait d’une erreur administrative. Nous n’avons évidemment pas oublié toutes et tous les collègues qui se suicident chaque année dans l’anonymat.

Nous refusons que le travail dans l’Éducation nationale continue à l’avenir à susciter autant de souffrances et nous demandons que cette question soit enfin prise en compte par le ministère que ce soit par la mise en place de mesures concrètes afin d’améliorer nos conditions de travail, la remise en cause des techniques de management nocives pour les personnels ou par la création d’une véritable médecine du travail.