En effet, comme le souligne M. Scheer, ces contrôles, suivis cette fois d’une interpellation, sont d’autant plus « discutables [...] qu’ils s’exercent à l’encontre de personnes se rendant [à Casas] pour précisément tenter de faire prévaloir leur demande d’asile et régulariser leur situation. »

Les fonctionnaires de police postés dans une camionnette blanche stationnée non loin du pont Saint-Nicolas auraient assuré aux membres du Casas et de la Cimade venus aux nouvelles qu’ils étaient là « par hasard », pour contrôler des personnes « présentant des signes extérieurs d’extranéité » - la qualité d’étranger en langage juridique.

Un permanent de Casas souligne qu’en avril, cette même police aux frontières avait déjà procédé à des contrôles et interpellations au même endroit.

Or, après un épisode similaire, le précédent secrétaire général de la préfecture, Philippe Vignes, s’était engagé l’an dernier à faire cesser de telles pratiques. Une promesse suivie d’effets immédiats.
Casas et la Cimade sollicitent donc une entrevue auprès de son successeur, Raphaël Le Méhauté, pour que la préfecture renouvelle cet engagement.

« Ça va devenir compliqué de travailler si notre public a peur de venir chez nous. En plus, c’est absurde, ça encourage à la clandestinité », souligne un membre de Casas. La personne emmenée mardi par la police a été relâchée dans la journée."