Mobilisation dans un collège du Nord-Alsace

mercredi 8 février 2023
par  sudeducationalsace
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Dans un collège d’environ 700 élèves d’une ville du Nord-Alsace, la présentation de la DHG pour l’année scolaire 2023-24 a causé parmi les personnels l’incompréhension et la déception, voire la colère.

  • Pour la deuxième année de suite (après le coup bas du refus de toutes les dérogations qui concernaient la section sportive l’an dernier, au contraire de toutes les années précédentes), suppression d’une classe de sixième au « moyen » artificiel d’une fixation arbitraire du nombre d’arrivées d’élèves de sixièmes pour septembre 2023 à 150 (ce qui, bizarrement, correspond justement au « seuil » officieux de 30 élèves par classe, permettant au rectorat de maintenir l’établissement à cinq classes de sixième).
  • Au fur et à mesure des jours qui passent, modifications régulières des chiffres concernant les nombres d’élèves par niveaux dans les tableaux présentant cette même DHG pour 2023-24 !
  • Pour la section bilingue, passage de 32 heures de dotation spécifique actuellement à 3 heures pour l’an prochain, puis remontée à 21 heures, sans aucune explication.
  • « Cuisine » locale, au mépris des cadrages nationaux, concernant la « prise en compte » des élèves d’ULIS et d’UPE2A (ou plutôt leur non-prise en compte) [1].

Les collègues ont immédiatement mis ceci en regard de leur quotidien actuel : des classes de tous niveaux de facto régulièrement au-dessus de 31 élèves, du fait d’arrivées régulières de nouveaux élèves sans moyens complémentaires ; ou encore accueil d’élèves à besoins particuliers, ou en situation de handicap, sans les moyens correspondants, notamment en personnels AESH...

Une des conséquences est qu’un nombre croissant de collègues de l’établissement pourraient être en sous-service, ce qui, légalement, n’est pas un problème, car le sous-service n’est pas interdit par nos statuts ; ceci permet toutefois à la hiérarchie de faire pression sur les personnels, ce qui accroît le mal-être déjà bien perceptible...

Ceci est la preuve que le plan d’économies budgétaires doit être supporté par les salarié-e-s et les utilisateurs-trices du service public de l’éducation nationale, et un nombre croissant d’élèves par classe doit être accueilli par des personnels de moins en moins nombreux, comme l’atteste le nombre de fermetures de postes dans le second degré (sur l’académie de Strasbourg : quinze pour 2022-23 et quarante pour 2023-24).

Toujours est-il que les collègues ne s’en laissent pas compter : illes s’organisent et se mobilisent.
La DHG a déjà été refusée lors d’un premier C.A. Lors d’un second C.A., sans quorum, elle a également été refusée.
D’un commun accord, les associations de parents d’élèves de l’établissement et les personnels ont décidé d’organiser une « journée collège mort ».
Ceci n’est que le début de la riposte conjointe d’auto-défense pour la protection du service public d’éducation.
Les attaques venant de toutes parts, la coupe est pleine et la période se prête particulièrement à ce genre d’initiatives...


[1] Puisque ces élèves à besoins spécifiques sont comptés comme deux classes séparées mais avec des moyens moindres qu’une classe « habituelle », et ont pourtant vocation à être intégrés dans les autres classes « habituelles », dont ils gonflent de fait les effectifs, pouvant les faire monter à 32 voire 33... Dans les autres académies, les élèves sont membres à part entière des classes « habituelles », même s’illes ont la possibilité de suivre certains cours dans le cadre de groupes de plus petite taille.


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