49-3 et interventions policières, d’un président à l’autre, le même autoritarisme.

Communiqué de SUD éducation Alsace
vendredi 24 mars 2023
par  sudeducationalsace
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Lundi 20 mars 2023, vers 22h30, le bâtiment l’Escarpe, qui était occupé par des étudiant.e.s mobilisé.e.s contre la réforme des retraites a été évacué par la police sur demande de la présidence de l’Université de Strasbourg.

Sud Education Alsace réprouve une nouvelle fois la brutalité, dans l’exercice de ses fonctions, du Président M. Deneken qui a sollicité auprès de la préfète l’intervention de la police, au nom de la protection des biens et des personnes.

Les personnes en question : les étudiant.e.s mobilisé.e.s qu’il fallait donc protéger d’elleux-même. Selon un Vice-Président de l’Université, ces étudiant.e.s étaient en danger car iels avaient barricadé le bâtiment en ne ménageant pas d’issue de secours… alors que, seules les deux entrées principales étaient barricadées.

Les biens en question : le bâtiment de l’Escarpe. Le lendemain de cette nuit, tout le monde pouvait constater que le bâtiment avait souffert : les portes côté campus avaient volé en éclat. Les étudiant.e.s auraient donc brisé les portes du bâtiment pour mieux se barricader à l’intérieur ? Evidemment, non. La seule atteinte aux biens est en fait le résultat des 7 minutes 30 qu’il aura fallu à la police pour ouvrir le bâtiment en cassant les portes vitrées…alors que d’autres accès n’étaient pas barricadés…

Ainsi, la seule atteinte aux biens qui a été constatée résulte de l’action de la police et la seule atteinte aux personnes, ou plutôt le risque d’atteinte, du fait de l’action du Président de l’Université aura été l’exposition des étudiant.e.s à d’éventuelles violences policières. Fort heureusement le sang froid et le calme des étudiant.e.s pendant l’évacuation a permis qu’aucun.e d’entre elleux ne soit blessé.e.

Nous pouvons donc résumer en disant que c’est la décision de la présidence qui a engendré ce dont la présidence voulait se prémunir…

Comme lors de l’évacuation de l’amphi Cavailles le 19 janvier dernier, aucune tentative de discussion avec les étudiant.e.s qui occupaient le bâtiment n’a été entreprise par la présidence. Il aurait pourtant été possible de leur faire part des craintes quant à l’absence présumée d’issues de secours et de discuter des conditions pour contrôler les risques d’atteinte aux personnes.

Ainsi, pour Sud Education Alsace, ces arguments ne font pas sens et c’est bien autre chose qui a motivé la demande de la présidence : Michel Deneken, Président de l’Université de Strasbourg, ne peut supporter que des étudiant.e.s cherchent à se réapproprier leurs lieux d’études. Comment se fait-il que de nombreuses universités connaissent des occupations sans que leur président.e ne demande à la préfecture une évacuation dans l’heure comme c’est systématiquement le cas à Strasbourg ?

Au moment où, partout en France et notamment à Strasbourg, la répression policière vient de franchir un seuil intolérable, nous appelons le Président M. Deneken à peser la responsabilité qui serait la sienne si des étudiant.e.s de notre université devaient subir, sur notre campus, matraques et gaz.


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