Une revalorisation salariale qui peine à pallier les effets de l’inflation  !

Des annonces de gains de rémunération insuffisantes
vendredi 12 mai 2023
par  sudeducationalsace
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Cet article donne des éléments pour comprendre pourquoi malgré les annonces de revalorisation, nous ne vivons pas mieux !

Pour étudier les évolutions de salaires des personnels, il faut prendre en compte

  • le traitement brut et le salaire net réel,
  • les modifications de grille indiciaire,
  • l’évolution (ou le gel) du point d’indice,
  • l’inflation,
  • l’évolution des prélèvements sociaux.

Quelques chiffres :

➡️évolution du traitement brut réel depuis 1982 pour les enseignantes du 2nd degré :

  • 200 euros pour stagiaires - échelon 1
  • 800 euros pour les certifiées - échelon 11

➡️évolution du traitement brut réel depuis 1990 pour les professeures des écoles :

  • 300 euros pour les PE

➡️baisse du traitement net réel de 20% entre 1981 et 2004 puis de 2 à 6% entre 2005 et 2019 alors que le PIB de la France a augmenté d’environ 80% depuis 1982.

➡️En 40 ans : baisse en moyenne de 400 euros par mois en euros constant du salaire des enseignantes du 2nd degré = 10 à 15% de pouvoir d’achat en moins.

➡️En 2022 : une agrégée dernier échelon de la classe normale a un salaire net équivalent à un salaire net d’une certfiée échelon 9 en 1982.

➡️comparaison avec les autres pays de l’OCDE et de l’UE :

  • 10% de moins en début de carrière,
  • 20% de moins en moyenne.

Pourquoi les personnels d’éducation perdent du pouvoir d’achat : :

  • Le gel du point d’indice depuis 2010 a neutralisé les gains liés aux changements d’échelon. La note du collectif Nos Services Publics estiment une perte de 250 à 500 euros nets mensuels en mars 2023 pour trois carrières types de personnels du 2nd degré, entrées dans le métier en 2000, 2008 et 2016.
  • De plus, le point d’indice n’est pas indexé sur l’inflation ! C’est pourquoi SUD éducation revendique l’échelle mobile des salaires : le point d’indice doit être indexé sur le coût de la vie pour permettre aux personnels de pouvoir continuer à vivre (se nourrir, se loger, se déplacer, avoir des loisirs…)
  • En 2022 lle gouvernement a annoncé le dégel du point d’indice qui s’est vu augmenté le +3,5%... mais l’inflation en 2022 a été de +6% ! Le pouvoir d’achat a donc encore diminué.
  • La note du collectif Nos Services Publics indique qu’en septembre 2023 et malgré les annonces de revalorisation, 70% des enseignantes du secondaire verront leur pouvoir d’achat diminuer en décembre 2023 par rapport à décembre 2022.
  • Avec l’augmentation de la part fixe de l’ISOE/ISAE/Indemnité de sujétion (+92 euros soit +3,5%) : au-delà de l’échelon 8 (15 ans d’ancienneté), l’augmentation (+4%) est inférieure à l’inflation qui s’annonce à 5,5% en décembre 2023.
    Seules les 30% des personnels enseignantes, CPE et PsyEN les plus jeunes, avant 15 ans d’ancienneté, connaîtront une légère progression.

Or comme ces hausses sont exprimées en euros (prime d’attractivité + doublement de l’ISOE/ISAE/Indemnité de sujétion) et non en point d’indice, elles seront vite rattrapées par l’inflation. De plus cette revalorisation prenant principalement la forme de prime, elle n’est pas prise en compte dans le calcul des pensions retraites !

QUEN DIT SUD EDUCATION ?

🔴 Non au Pacte !

SUD éducation appelle à refuser le Pacte, c’est-à-dire l’indemnité fonctionnelle attribuée en échange de nouvelles missions car :

  • il renforce les inégalités hommes/femmes et valides/personnes handicapées : les hommes dits valides sont plus à même de prendre en charge des missions supplémentaires
  • il allonge le temps de travail, alors même que les études montrent que les enseignantes en France travaillent déjà plus de 43h par semaine
  • il donne un pouvoir démesuré à la hiérarchie, cheffes d’établissement et IEN, mais aussi aux directions d’école
  • il entérine les suppressions de postes de remplaçantes.

🔴 Le gouvernement ne revalorise pas les salaires des personnels, il limite les effets de l’inflation !

Pour 70% des personnels enseignants, PsyEN et CPE, les primes et indemnités verront leurs effets annihilés par les effets de l’inflation d’ici décembre 2023. Le doublement de la prime de l’ISOE/ISAE/Indemnité de sujétion, limite tout juste la hausse prévue de l’inflation : pour les 245000 personnels qui sont à l’échelon 8 et au-delà, il n’y aura pas d’augmentation.

Pour les 30% de personnels restants, soit 100000 personnels, de l’échelon 1 au 8, l’augmentation de la prime d’attractivité reste un gain très faible qui ne préviendra pas une poursuite de l’inflation en 2024.


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