Semaine de 4 jours : une mesure pédagogiquement contestable mais surtout inégalitaire !

mercredi 3 octobre 2007
par  sudeducationalsace
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Ecole sur 4 jours, famille ou heures sup le samedi !

Le suspense semble levé d’après les déclarations de notre ministre, exit le samedi mais aussi le mercredi matin ! Vive la semaine de quatre jours au niveau national !

On se rappelle avec amusement qu’il y a à peine deux ans, les enseignants parisiens de maternelle avaient reçu comme mission de faire la chasse aux bambins et à leurs parents, récalcitrants au réveil matinal le samedi matin.

Sans aucune concertation, ILS ont tranché pour nous. Pourquoi une telle rapidité ? Il suffit de relire les déclarations de Sarkozy et de Darcos sur la part trop importante des heures travaillées par les élèves français par rapport à leurs camarades européens. La semaine de quatre jours est donc une des étapes de la baisse des horaires d’enseignement décrétée au sommet de l’Etat.

Qu’est-ce que ça cache pour les enseignants dont le temps de travail ne sera pas diminué ? En outre, quid du réseau d’aide (RASED) en charge des enfants en difficulté (apprentissage, relations à l’école) directement menacé si les 3 heures « dégagées » par le samedi matin sont finalement récupérées par les professeurs de la classe … pour effectuer les mêmes tâches.

Ce n’est pas au bien-être de l’enfant, ni à l’évolution des modes de vie familiaux auxquels cette future réforme ambitionne de répondre.

Au contraire ! Ce redécoupage de la semaine scolaire permettra la généralisation de « l’école ouverte » et la prise en charge, contre une facturation aux familles, des enfants en dehors du temps proprement scolaire. Quelle aubaine pour les entreprises de soutien scolaire qui deviendront des partenaires privilégiés pour les municipalités ! Cela permettra aussi de dégager du temps et de l’espace aux éventuels candidats enseignants aux heures supplémentaires dont on vante tant l’efficacité dans l’augmentation du pouvoir d’achat des salariés garantis. Que dire alors de « l’injustice » qui frapperait les enseignants du primaire encore « exclus » de la défiscalisation des heures sup !

A Sud-éducation, nous continuons à refuser cette logique des heures supplémentaires qui accroît le nombre de précaires dans l’Education nationale, nous contestons aussi le principe de la défiscalisation qui porte atteinte à la contribution de touTEs à la sécurité sociale, au système des retraites etc.

L’école que nous voulons n’a pas quatre jours ou quatre jours et demi, c’est une école où la transmission des savoirs favorise l’émancipation et l’épanouissement des enfants ; où la prise en charge de tous les enfants soit une pratique ancrée dans la réalité ; d’où toute spéculation financière, prime au rendement versus heures supplémentaires, évaluation/sanction des élèves par les enseignants, des enseignants par les inspecteurs ou les parents soient bannies.

Communiqué fédéral de Sud Education,septembre 2007


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